Clean Up Australia: des données pour protéger la planète

Lorsque Ian Kiernan s'est lancé dans une compétition internationale de voile à la fin des années 1980, il s’attendait à naviguer sur les océans les plus vierges et les plus magnifiques du monde. De l’eau bleu turquoise, des tortues de mer et des baleines : voilà ce qu’il pensait trouver. Mais ce qu’il a vu l’a choqué.

Découvrir la mer des Sargasses, Ian en rêvait depuis l’enfance, mais dans cette zone de l’Atlantique Nord comme dans d’autres, les déchets d’origine humaine sont partout. Sacs en plastique, bouteilles, couches, tubes de dentifrice vides. « Son voilier était couvert de saletés, explique sa fille Pip Kiernan, la présidente de Clean Up Australia. Il était scandalisé. Et furieux. » 

De retour à Sydney, il a transformé sa colère en action. Il a convaincu un groupe d’amis de l’aider à organiser un événement communautaire, le Clean Up Sydney Harbour Day (Journée de nettoyage du port de Sydney). À l’époque, les gens jetaient beaucoup de déchets directement dans le port.

Il a appelé ses amis la veille en leur disant : « Apportez votre râteau, vos gants, votre sac et venez me rejoindre! », raconte Pip. Il espérait voir quelques centaines de personnes arriver pour aider.

À la place, ce sont 40 000 personnes qui ont répondu à l’appel. Et Clean Up Australia était née.

Depuis, plus de 19 millions d’Australiens se sont portés volontaires auprès de l’organisation. En 1993, les Nations Unies ont demandé à Clean Up Australia de créer et de superviser une initiative mondiale nommée Nettoyons la Terre, qui offre aujourd’hui un soutien et des conseils à plus de 133 pays. 

Un besoin urgent de changement

Aujourd’hui, la mission de Clean Up Australia va bien au-delà du nettoyage. « Nous mettons autant l’accent sur la prévention que sur l’élimination des déchets », déclare Terrie-Ann Johnson, directrice générale. Chaque année, l’Australie produit 2,5 millions de tonnes de déchets plastiques. Sur ce total, seuls 13 % sont récupérés et 84 % sont mis en décharge. Environ 130 000 tonnes de plastique sont rejetées chaque année en milieu marin.

« Nous ne pouvons pas continuer à extraire des matériaux de la planète et à les jeter, déplore Pip. Nous devons faire la transition vers une économie circulaire où nous considérons les choses comme des ressources et non comme des déchets. Nous devons être attentifs et vigilants quant à notre manière de concevoir les produits ou les emballages, en tenant compte de leur fin de vie. Papa évoquait déjà de ce concept il y a 32 ans. »

Ian Kiernan est décédé en 2018 après un bref combat contre le cancer. Son travail de conservation lui a valu de nombreuses distinctions, notamment le Prix Sasakawa de l’environnement des Nations unies, le prix de l’Australien de l’année et le titre d’officier de l’Ordre de l’Australie, la plus haute reconnaissance pour service rendu en Australie. Son héritage continue de vivre à travers sa fille, l’organisation et les innombrables personnes qu’il a inspirées à travers le monde.

Aider une petite équipe pleine de ressources

Clean Up Australia est une organisation chère au cœur de nombreux membres de l’équipe de Slalom Australie. Ils ont grandi en participant à la journée Clean Up Australia chaque année depuis l’école primaire.

« Je me souviens d’avoir enfilé des gants, un t-shirt, puis d’avoir ramassé des ordures pendant une journée entière, se remémore Amanda Ly, consultante chez Slalom. L’occasion d’aider une organisation que je connais depuis l’âge de cinq ans a été extraordinaire pour moi. Je n’avais pas réalisé que l’équipe à plein temps comptait seulement six personnes, tant leur travail les a rendus célèbres en Australie. » 

Clean Up Australia veille à maintenir ses coûts indirects à un niveau très bas. « Chaque don reçu du public est intégralement reversé à la communauté, souligne Pip. L’éthique de notre organisation est de faire très attention à tout ce que nous dépensons et j’en suis très fière. »

Notre équipe Slalom a utilisé la technologie pour soutenir cette éthique.

« Nous sommes une petite équipe, et nous avons donc de nombreuses responsabilités différentes », précise Johann Kytzia, directeur des opérations de Clean Up Australia. Une des responsabilités de Johann est de créer des rapports sur les priorités et les progrès de Clean Up Australia. L’équipe les partage ensuite lors des réunions régulières du conseil d’administration. Les priorités de l’organisation sont la réduction des déchets, l’éducation et les connaissances, l’optimisation de la récupération des ressources et les solutions d’économie circulaire, chacune ayant ses propres objectifs et programmes.

Pour créer les rapports, Johann devait saisir manuellement les données dans une feuille de calcul Excel, un processus qu’il décrit comme « long et fastidieux ». La création d’un rapport lui prenait six heures, et comme tout était manuel, les risques d’erreur humaine étaient nombreux. 

« C’est fantastique, n’est-ce pas? » 

Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Johann pour nettoyer les données. À cette fin, nous avons créé des formules pour corriger automatiquement les inexactitudes, détecter les lacunes et calculer des données telles que le nombre d’événements et de bénévoles. Nous avons fait un suivi quotidien avec lui pour nous assurer que nous développions un outil capable de s’adapter à l’organisation, et nous l’avons formé pour qu’il puisse l’utiliser en toute confiance à l’avenir.

Seules 15 minutes sont désormais nécessaires à la mise à jour des données contre six heures auparavant. « Le processus a été complètement simplifié et donne de merveilleux résultats, se réjouit-il. Ça m’a épargné beaucoup de difficultés et de temps et ça m’a aussi permis de me consacrer à d’autres tâches. Et les données seront désormais plus cohérentes. »

Nous avons également créé des tableaux de bord conviviaux de visualisation des données dans Microsoft Power BI pour que l’équipe puisse les partager lors des réunions du conseil d’administration.

« Le pouvoir de la visualisation des données... c’est fantastique n’est-ce pas? s’émerveille Pip. C’est complètement différent du fait de regarder des données sur une feuille de calcul. Ces visualisations sont si dynamiques et faciles à filtrer! Elles ont suscité des discussions enrichissantes parce que les données étaient présentées de manière tellement visuelle que ça les rendait très concrètes pour notre équipe et notre conseil d’administration. Ça signifie vraiment beaucoup pour nous. » 

L’équipe peut désormais suivre facilement les performances de ses programmes et savoir où elle doit allouer ses ressources. Pip poursuit : « Dans quels domaines sommes-nous vraiment performants? Où devons-nous investir davantage de ressources? Nous pouvons désormais prendre des décisions plus éclairées parce que nous voyons les choses clairement. »

Nos équipes trouvent chaque jour de nouvelles façons de collaborer, en utilisant notre expertise technologique pour aider Clean Up Australia à avoir un impact puissant au quotidien.

« Je tiens à saluer l’esprit d’innovation de l’équipe de Slalom, fait remarquer Terrie-Ann. Je n’avais jamais travaillé avec des consultants aussi enthousiastes, respectueux des délais et qui ont fait preuve d’un grand respect pour l’équipe et ses compétences tout en étant courtois et professionnels. Ils nous ont fait participer au projet sans jamais nous donner l’impression que nous étions stupides ou que nous n’avions pas compris quelque chose. Chaque rencontre avec eux me motive et me donne de l’énergie. » 

Un héritage qui perdure

Il y a bien des années, alors qu’il mobilisait ses amis pour nettoyer le port, Ian Kiernan était loin de se douter de l’impact incommensurable qu’il allait avoir sur le monde. Il aurait pu être témoin de toute cette pollution depuis son voilier et penser : « C’est trop. Il n’y a rien que je puisse faire. » Mais il a préféré appeler un ami, qui a lui-même appelé ses amis, et ainsi de suite. Un geste, un déchet à la fois. Et regardez un peu le résultat.